Le château de Versailles poursuit son engagement en faveur de la transmission des savoir-faire et de l’excellence française dans les domaines du patrimoine et de l’artisanat, avec l'accueil d’un campus dernière génération au sein de la Grande Écurie. Ce projet est mis en œuvre par la Région Île-de-France, l'Académie de Versailles, CY Cergy Paris Université et le château de Versailles, avec à leur côté, plus d'une centaine de partenaires pédagogiques, institutionnels et économiques.

CAMPUS VERSAILLES, PATRIMOINE ET ARTISANAT D’EXCELLENCE

La Grande Écurie du château de Versailles accueillera, à l’horizon 2025, un campus d’excellence dédié aux métiers d’art et du patrimoine. Autour de la galerie des Carrosses et de l’Académie équestre de Bartabas, 7 000 m² d’espaces disponibles (suite au rapprochement de l’ensemble des services administratifs de l’Établissement public au Grand Commun) sont en cours d'aménagement pour constituer la première "Très grande infrastructure de formation" aux savoir-faire "à la française", regroupant cinq filières :

Le "Campus Versailles, Patrimoine et Artisanat d'excellence" vise ainsi à pourvoir aux besoins en compétences de ces filières renommées dans le monde entier, à accompagner leurs mutation et adaptation aux transitions numériques et écologiques, et à stimuler leur vitalité et leur rayonnement international.

Après avoir mené des actions "hors les murs" depuis deux ans, l’ouverture du pilote sur environ 1 000 m², le 9 novembre 2021, marque une nouvelle étape avant d’atteindre le rythme de croisière à l’horizon 2025. Le pilote est d'ores et déjà un lieu opérationnel de formation, de rencontres et d’échanges entre les milieux scolaires et universitaires d’une part, et les entreprises, les artisans et le grand public d’autre part.

UN LIEU DE FORMATION, D'INNOVATION ET DE RECHERCHE

Formation initiale, formation continue, formation de formateurs, apprentissage, enseignement scolaire, enseignement supérieur, croisement des filières, le Campus Versailles se veut puissamment intégrateur et entend déployer un dispositif pédagogique inventif —entre perpétuation de tradition et innovation— pour les 200 à 300 apprenants attendus chaque semaine (environ 8 000 par an). Avec l’ambition de créer un écosystème de formation et un écosystème scientifique, tout en croisant directement les intérêts des entreprises pour connecter au mieux formation et emploi.

À terme seront ainsi mis à disposition : près de 2 000 m² de labs adaptés à chacune des filières permettant la conception, la modélisation et la fabrication ; autant de surface dédiée aux espaces partagés par toutes les filières favorisant les rencontres entre élèves, étudiants, apprentis, professionnels, scientifiques et artistes. Ces espaces intégreront aussi des ressources multimédias et permettront l’accès à une production en autonomie de supports (graphiques, vidéos, etc.) ; 1 000 m² seront voués aux espaces d’accueil, conférences et de coworking ; 1 000 m² seront ouverts au public, tournés vers la démonstration, la découverte et l’orientation, donnant notamment à voir les œuvres des élèves et artisans. Enfin, ce campus est pensé également comme un lieu de vie, où pourront s’organiser "nocturnes" et hackathons, disposera sur 1 000 m² d’équipements de loisirs (bibliothèque, salle de détente et de sport, etc.), d’une offre de restauration et de logements.

Plus largement, le domaine du château de Versailles leur sera ouvert et les ateliers de restauration du C2RMF leur apporteront une complémentarité en matière de plateaux techniques innovants. "La présence exceptionnelle des métiers d’art sur le site permet de bâtir un pont entre patrimoine et création dans des parcours uniques, appuie Catherine Pégard, Présidente du Château. Versailles a toujours été, dans tous les domaines, le lieu de l’innovation : on y a vu s’envoler la première montgolfière, s’allumer les premières lampes à huile, s’enrichir la gastronomie, s’imposer la mode, naître le design… Aujourd’hui, ce campus d’excellence ouvre le château de Versailles comme un inépuisable lieu de "travaux pratiques" et d’inspiration à ceux qui en sont parfois les plus éloignés."

Une infrastructure d’excellence pour rayonner en France et à l’international

Le Campus Versailles a également vocation à être un projet "vitrine" en France et à l’international. Il donnera à voir l’excellence créative des formations, les métiers du Château et du patrimoine, les modes de transmission digitaux, et bien sûr, les réalisations des jeunes. Il permettra aux étudiants entrepreneurs, aux start-ups, aux PME de ces filières, de développer leurs innovations et de les prototyper avec les élèves et stagiaires, dans des espaces dédiés, dans le cadre de projets encadrés et sélectionnés. Des partenariats déploieront de nombreuses actions d’ouverture à l’international telles que l’obtention de doubles diplômes, l’accueil de délégations, le partage des bonnes pratiques ou encore l’incubation de projets européens et internationaux.

UNE APPROCHE PARTENARIALE POUR UN PROJET D’AVENIR

La mise en œuvre d’un tel projet d’innovation pédagogique, culturelle, scientifique et sociale rassemble plus d’une centaine d’acteurs et partenaires, intervenant chacun dans leur champ d’action et avec des moyens différenciés. Des partenaires publics et institutionnels : les ministères de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, de la Culture, de l’Agriculture et de l’Alimentation et du Travail. Des opérateurs de formations publics et privés multiples —55 établissements de formation de l’Académie de Versailles et plus de 100 en Île-de-France— pour des parcours tout au long de la vie, parmi lesquels l’École hôtelière de Versailles, l’École nationale supérieure du paysage de Versailles (ENSP), l'École nationale supérieure d’architecture de Versailles (ENSA-V),  l'ISIPCA/la Fabrique, les universités de Cergy-Pontoise (CY Cergy Paris Université) et de Paris Saclay dont l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et le CROUS de l’Académie de Versailles et l’association régionale des directeurs de CFA d’Ile-de-France. Des centres de recherche comme le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF); le Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH) et la Fondation des sciences du patrimoine (FSP) sont également partenaires du campus. En outre, le campus mobilise des institutions prestigieuses, qui permettront aux élèves et étudiants de mettre en application de manière très concrète l’ensemble des savoirs acquis, au premier rang desquelles se trouve le château de Versailles, partie prenante dès l’origine du projet.
S’imposant comme une infrastructure d’importance ancrée sur son territoire, répondant aux enjeux de valorisation du patrimoine et de transmission des compétences, le projet est porté par la Région Île-de-France et bénéficie du soutien des départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine, ainsi que du mécénat de la Fondation Bettencourt-Schueller et de la Fondation Engie.

À noter que, le Campus Versailles s’inscrit dans le cadre du lancement de l’opération « chantiers de France » destinée à promouvoir les métiers nécessaires à la reconstruction de Notre-Dame de Paris et à la rénovation du patrimoine à l’échelle nationale. Le 6 février 2020, il s’est vu décerner le label de campus d’excellence. Ce dernier est attribué aux Campus des métiers et des qualifications participant au développement des métiers d’avenir et des filières d’excellence françaises.

La Grande Écurie, haut-lieu de transmission des savoirs

Œuvres de l’architecte Jules Hardouin-Mansart, les Écuries royales, édifiées entre 1679 et 1682, ont participé du rayonnement de Versailles et de la Cour des Rois de France sous l’Ancien Régime. Après la Révolution française, ces dépendances du Château ont été choisies par les régimes politiques successifs pour accueillir, tour à tour, institutions équestres, militaires et culturelles. La fonction d’enseignement et de transmission était alors récurrente dans ces différentes affectations.

Dès 1798, la Grande Écurie abrite l’École d’instruction des troupes à cheval, à laquelle est intégrée, l’année suivante, l'École nationale de musique militaire (ou École des trompettes). Elle est affectée, en 1848, à l’Institut national agronomique, pour lequel sont aménagés : amphithéâtres, salles d’études, ateliers et laboratoires… Mais aussi une station météorologique, installée dans l’aile nord. Les activités de l’établissement vont s’étendre à différentes parties du domaine de Versailles, puisque les fermes de la Ménagerie, de Satory et de Gally, tout comme le Potager du Roi, sont destinés aux cas pratiques et à l’expérimentation. L’école est finalement supprimée en 1852. 

Napoléon III réserve ensuite l'édifice à sa Maison militaire, pour le commandement ainsi que l'École d’artillerie de la Garde impériale qui l'occuperont jusqu’à la chute de l’Empire.

Près d’un siècle plus tard, la Grande Écurie est un temps envisagée pour héberger l'École nationale d’administration (ENA). Dans les projets architecturaux élaborés, les futurs hauts fonctionnaires devaient bénéficier de plusieurs amphithéâtres, salles de conférences et de travail, de chambres aménagées dans les combles et même d’une salle de sport et d’une piscine. Néanmoins ni les aménagements ni l’installation ne se feront. Aux termes des travaux de restauration, ce sont différents services à caractère culturels qui s’implantent entre la fin des années 1950 et le début des années 1970.

Les galeries des écuries sont assignées à la direction des musées de France et au musée de Versailles pour devenir des réserves de sculptures et de moulages. L’établissement public du château de Versailles installe lui-même dans l’aile nord certains de ses services à la fin des années 1990, avant qu’ils ne rejoignent le Grand Commun en 2015.

Bien que pleinement tourné vers l’avenir, le projet « Campus Versailles, Patrimoine et Artisanat d'Excellence » est donc un véritable clin d'œil à l’histoire des lieux. « L’implantation d’un campus d’excellence dans la Grande Écurie, qui renouvelle le destin d’un ensemble architectural unique, conjugue pour l’Établissement public, le respect de son histoire, de sa mission première d’ouverture à tous les publics et de ses obligations en faveur de la transmission des savoirs. En soutenant un projet qui fait le lien entre patrimoine et création, nous engageons notre responsabilité pour l’avenir : inscrire le château de Versailles dans son époque avec tous ceux qui précisément, chaque jour, font vivre le passé dans le présent », conclut Catherine Pégard.

Par ailleurs, le Campus est un prolongement des nombreux projets pédagogiques des établissements implantés à proximité du Château de Versailles tels que l’École nationale supérieure de paysage (ENSP) installée sur son site historique, le Potager du Roi, ou l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles (ENSA-V) et son centre d’art contemporain, la Maréchalerie, aménagés dans la Petite Écurie.

Pour en savoir plus, découvrez l'article dédié au Campus pour les métiers d'art paru dans les Carnets de Versailles Magazine

 Label

Ce projet bénéficie de la labellisation des Campus des Métiers et des qualifications d'excellence du Ministère de l'Education Nationale de la Jeunesse et des Sports. 

Cette opération est soutenue par l’État dans le cadre du volet Territoires d’Innovation Pédagogique du Programme d’investissements d’avenir, opéré par la Caisse des Dépôts

L'actualité du Campus Versailles

France Relance

Ce projet a bénéficié du plan France Relance.